Cette expression paradoxale – une fiction est par défaut linéaire contrairement à l’interactivité qui offre la possibilité de créer plusieurs chemins – découle d’une forme peu connue des nouvelles séries naissantes sur internet.
Une fiction interactive est donc souvent une vidéo, sous forme d’épisode unique ou d’une suite d’épisodes, dont le scénario est suffisamment ouvert pour permettre à l’internaute d’interagir avec l’histoire racontée.
Ensuite grâce aux technologies interactives récentes offertes par développement sur internet et le Web 2.0, on rajoute une couche interactive qui permet à l’internaute de jouer sur le déroulement linéaire de départ. Cela s’apparente à un jeu de rôle comme les nombreux jeux de « point and clic » créé depuis 2 décennies. Mais l’intérêt ici est d’une part la création de vraies séries avec de vrais acteurs et d’autre part la très grande accessibilité qu’offre internet aujourd’hui.
Il existe 2 types d’interaction :
- La première est la plus compliquée dans sa construction car elle nécessite des scénarios à multiple branches ce qui demande un temps de réflexion et de création plus important. Mais elle crée cependant une fiction très immersive. La fiction offre des choix scénaristiques à l’internaute qui peut se créer son propre scénario (« timeline »).
Voici un exemple pour la présentation d’une nouvelle voiture Mercedes : The new SLK in „Speed Date“.
Les fictions de ce type n’offrent cependant pas encore un nombre de choix suffisant pour créer un engouement et une longévité importante.
- La seconde interaction est plus un calque informatif sur les éléments de la vidéo. L’internaute peut afficher des informations sur les personnages en temps réel au fur et à mesure que l’épisode se déroule. Ces informations sont du texte, du son, des images, des vidéos supplémentaires, des statuts Facebook ou Twitter, des cartes Google Maps, etc. Mais contrairement au premier type d’interaction, l’internaute n’intervient pas sur la « timeline » de l’épisode qui conserve un scénario linéaire.
La vidéo qui suit n’est pas une série mais un clip de la chanteuse Natasha Bedingfield (suivez ce lien pour une meilleur interactivité Soulmate) :
Un autres type existe qui rassemble les 2 précédents pour faire des vidéos vraiment très enrichies scénaristiquement et visuellement.
De plus l’intégration des divers réseaux sociaux prodigue une plus grande interaction sociale. Certaines vidéos transforment l’internaute en personnage réel de la fiction.
Ici un exemple de vidéo très bien réalisée intéragissant avec Facebook : Sebi & Paul
Les fictions interactives sont encore peu répandues car elles nécessitent plusieurs compétences dans leur réalisation : scénarisation, réalisation, montage, développement web, développement flash, « community management » (gestion des réseaux sociaux). Les jeux vidéos récents utilisent toutes ses compétences pour créer des univers très interactif, très réaliste – de vrais acteurs viennent parfois prêter leur traits, leurs voix et leur expressions pour leur représentations virtuelles – et doté de scénario digne des meilleurs films hollywoodiens. Peut-être que justement le salut de la fiction interactive va venir du cinéma.